11e Dimanche du Temps Ordinaire B 16 juin 2024

16 juin 2024

  • Frère Philippe-Marie VAGANAY Frère Philippe-Marie VAGANAY

INTRODUCTION :

Nous souhaitons une bonne fête à tous les papas, en ce jour de la fête des pères, et la fête des pères, nous fait penser que, toute paternité tire son origine du Père des Cieux, Lui, de qui nous tenons la vie, le mouvement et l’être comme nous le dit St Paul, Lui, qui travaille toujours comme le dit Jésus, Lui, qui vient à notre secours, qui nous défend, qui nous sauve, et c’est, précisément, ce Père qui fait tout cela que nous célébrons chaque dimanche où, nous célébrons ce salut qui a été acquit une fois pour toutes, et vers lequel nous marchons, pour qu’il atteigne toute sa plénitude en nous, dans l’Église et dans le monde.

Oui, livrons-nous à cet amour du Père, et reconnaissons aussi, combien nous l’ignorons souvent, combien nous avons du mal à suivre ses chemins, combien nous blessons son cœur.

Alors frères et sœurs au moment de célébrer le mystère de l’Eucharistie, reconnaissons que nous avons péché, et demandons sa Miséricorde.

 

HOMÉLIE :

Les lectures de ce dimanche s’articulent autour du thème du Règne de Dieu. Il en est du Règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence. Ce Règne, est un règne dont Dieu a l’initiative. C’est un règne dont Il est l’auteur, l’artisan, un règne dont, Dieu est la force vitale, comme celle qui permet à la semence de germer et de grandir. C’est, enfin un règne promis à la réussite, malgré les aléas de la vie des hommes ou de l’histoire, et même, malgré les obstacles que nous-mêmes, ou le démon, mettons à sa réalisation.

Cette promesse de la réussite du Règne de Dieu est à entendre, spécialement, lorsque tout va mal, lorsque tout est en train de s’écrouler. C’est, précisément, le contexte de la première lecture. Cette allégorie, de la jeune pousse de cèdre plantée par le Seigneur Lui-même, sur le Mont Sion, est proclamée par le prophète Ezéchiel au moment même où Sédécias, qui avait été installé comme roi par Nabuchodonosor, s’est révolté contre lui, a été vaincu, déporté à Babylone, et, Jérusalem réduite à un champ de ruines. L’annonce de ce rameau qui deviendra un arbre magnifique, où, les oiseaux du ciel viendront nicher, est une promesse messianique qui relance l’espérance des croyants à l’heure la plus sombre de leur histoire. Dieu tiendra sa promesse :

  • « Je suis le Seigneur Adonaï. Je renverse l’arbre élevé, et relève l’arbre renversé. Je suis Adonaï, J’ai parlé, et Je ferai. »

C’est alors, que l’on comprendra, enfin, que Dieu est Dieu, comme le dit et le redit si souvent Ezéchiel.

Ce règne de Dieu, est donc en, ce qui nous concerne, un règne à accueillir, comme la terre accueille la semence. La terre apporte l’humidité et les nutriments nécessaires pour que la semence lève, croisse et porte du fruit, mais, c’est Dieu qui donne la vie à la semence. Nous ne savons comment, le règne de Dieu germe et grandi en nous, c’est, précisément, l’œuvre de Dieu, qui sera toujours mystérieuse. Notre rôle est, précisément, d’accueillir ce Règne de Dieu en nous, de ne pas freiner sa croissance, de ne pas le refuser, mais, au contraire, d’apporter nos mains et nos cœurs pour que ce règne puisse croître.

Dieu a une ambition, c’est de nous associer à son Règne, de nous faire participer à son Règne, Lui, qui Règne de toute éternité et pour l’éternité, nous a créés pour cela, pour que nous, minuscules créatures que nous sommes, nous soyons associées à ce règne. C’est une ambition folle, déraisonnable, qui a d’ailleurs révolté le tiers des anges. Cette ambition de Dieu, pour nous, vient nous interpeler. Quelle est notre ambition ? Quelle est mon ambition à moi ? St Paul répond :

  • « Notre ambition, c’est de plaire au Seigneur. »

Nous avons en effet, le choix d’accueillir ce projet, cette ambition du Seigneur, ou, de ne pas l’accueillir. L’enjeu de notre vie, pendant que nous sommes dans notre corps, est bien celui-ci, et celui-ci seulement « accueillir ou juger sans intérêt le règne de Dieu », et c’est en fonction de notre choix qu’il nous faudra, un jour, apparaitre à découvert devant le Tribunal du Christ comme nous le disait St Paul, pour que chacun soit rétribué selon ce qu’il a fait, soit en bien, soit en mal.

La grande ambition du Christ, le grand désir du Christ, il l’a exprimé dans la prière qu’il a léguée à ses disciples :

« Notre Père qui es aux Cieux,

Que Ton Nom soit sanctifié,

Que Ton Règne vienne,

Que Ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel. »

Faisons nôtre sa prière, pour que devienne nôtre, aussi, son désir et son ambition, que vienne et s’étende en nous et dans notre monde le Règne bienheureux du Père.

AMEN