12e Dimanche du Temps Ordinaire B 23 juin 2024
23 juin 2024
- Frère Yves FRÉMONT
INTRODUCTION :
Peut-être avez vous remarqué, que l’ambiance est un peu particulière pour cette célébration et que, Mathilde et Pierre-Olivier tout à l’heure, après cette Eucharistie, célébrerons leurs fiançailles. Nous sommes donc, en pleine communion avec eux, en cette belle journée. Ils sont là, avec leurs familles, leurs amis, et ils assurent eux-mêmes, l’animation de cette messe.
Nous aurons aussi à cœur, de porter dans notre prière, à Meslay du Maine, sur notre paroisse, il y a aussi un grand rassemblement autour du Père Franck Viel qui va quitter la paroisse. Il est nommé comme vicaire épiscopal sur le nord de la Mayenne. Nous sommes en communion aussi avec eux, en ce dimanche.
HOMELIE :
Dans le Livre de Job, il nous est dit, comment, nos ancêtres imaginaient Dieu en train de créer le monde. Dieu se trouve face à des masses d’eaux mugissantes. D’un geste de la main, Dieu arrête ces masses d’eaux :
- « Tu viendras jusqu’ici, tu n’iras pas plus loin. Ici s’arrête l’orgueil de tes flots. »
Cette mise en scène de la création, peut être lue comme une lecture de notre actualité du moment. Notre monde, pour une part importante, connait la tempête. Les flots de la haine, de la violence explosent ici et là. La confusion, l’indiscipline, la division nous bousculent. Spontanément, nous pouvons nous demander où est Dieu ? Ne serais-tu pas responsable, Toi aussi Seigneur, de nos malheurs ? N’es-tu pas trop silencieux ? Pourquoi n’interviens-tu pas ? Du milieu de la tempête, le Seigneur dit à Job :
- « Qui donc a retenu la mer quand elle jaillissait du sein de l’abîme ? »
Si Dieu semble se vanter ici de son pouvoir, c’est pour rassurer Job, et nous rassurer aussi. Face à nos impuissances, face aux difficultés du moment, Dieu nous appelle à Lui faire confiance. Si Dieu maîtrise la mer et les flots, s’Il leur impose sa loi, c’est que Dieu en est bien le maître. C’est comme s’il nous disait : « Quelles que soient les tempêtes de vos existences, Je ne permettrai pas qu’elles vous submergent » :
- « Mer en furie, ici s’arrête l’orgueil de tes flots. »
Et puis, dans l’Évangile, nous retrouvons la tempête, cette fois-ci, sur le lac de Tibériade. Les vagues sont si violentes que la barque où se trouvent les apôtres menace de couler. Affolés, les disciples réveillent Jésus. Il suffit qu’Il dise à la mer et au vent « silence, tais-toi », pour qu’aussitôt, le vent tombe et qu’il s’établisse un grand calme. Qui donc est cet homme ? La réponse est dans la question. Qui a pouvoir sur la mer comme sur toute la création sinon, Dieu Lui-même ? Face à cette réalité, les disciples sont « saisis d’une grande crainte ». Par sa maîtrise sur les eaux déchainées du lac de Tibériade, Jésus donne la preuve de sa maîtrise sur tout mal. Le plus surprenant pour nous dans ce texte, est peut-être la question que Jésus pose à ses disciples :
- « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? »
Eh oui, nous sommes des pécheurs, des gens qui commettons des manques de foi et d’amour. Alors, nous lui objectons, avec les apôtres, n’est-il pas normal d’avoir peur, quand on se trouve dans une barque, qui prend l’eau, en pleine tempête ? N’est-il pas normal de crier :
- « Maître, nous sommes perdus, cela ne Te fait rien ? »
Cette question, ne rejoint-elle pas toutes les tempêtes de nos vies, et celles de la vie de notre monde en crise ? Et le silence apparent de Dieu, n’est-il pas une marque, possible, de son indifférence devant nos épreuves ?
La réponse de Jésus se révèle par son action puissante. Il interpelle le vent avec vivacité, et dit à la mer « silence, tais-toi ! ». Pas une seconde Jésus n’a eu peur. Il sait que son père, Lui donne de commander à la mer et au vent. Jésus par cette autorité sollicite notre foi en Lui. Il nous révèle qu’Il a reçu, de son père, le pouvoir de nous libérer de tout mal. Désormais, nous ne sommes plus dans la première création. Jésus invite ses disciples à passer sur l’autre rive, celle de la recréation du monde en sa Personne. Jésus est Dieu fait homme.
Si quelqu’un, et c’est St Paul qui nous explique cela, si quelqu’un est en Jésus Christ, il est une créature nouvelle, le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. Prenons la mesure, du bouleversement, que Jésus introduit dans notre vie, par sa résurrection d’entre les morts. St Paul continue :
- « L’amour du Christ nous empoigne quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous. »
Un seul homme et il est Dieu. Quand Il donne sa vie, c’est pour toutes ses créatures. Le Christ a accepté de mourir pour que, nous connaissions Dieu tel qu’Il est, car c’est sur la croix que nous voyons le vrai visage de Dieu, « c’est sur la croix que nous voyons le vrai visage de Dieu ! », l’amour, c’est-à-dire cet amour qui survit à toutes les haines, à toutes les jalousies, à toutes les soifs de pouvoir, de domination. C’est de ces dérives humaines que le Christ est mort. Il a accepté d’affronter cette tempête de violence humaine pour, y révéler la douceur, la tendresse, le pardon de Dieu.
La mort du Christ nous apporte la vie parce que, cet homme est Dieu « parce que cet homme est Dieu ! ». Là, où est Dieu, là, est la vie. Nous, nous détruisons la vie, mais Lui la renouvelle. Il est Dieu Jésus !
Ici la mort de Jésus nous apparait non, parce qu’Il a payé le prix de nos péchés, mais, parce que, par sa mort, nous connaissons enfin le vrai visage de Dieu, c’est-à-dire que, nous avons maintenant la vraie lumière pour marcher. Si nous regardons le Christ, si nous mettons nos pas dans les siens, nous marchons vers la lumière parce qu’Il est Dieu fait homme. Désormais, nous pouvons vivre selon l’Esprit, qui animait à chaque instant le quotidien de Jésus. Nous pouvons choisir de vivre dans la lumière de cet amour divin. C’est pour cela que St Paul dit encore :
- « Désormais, nous ne connaissons plus personne à la manière humaine. Si nous ne voyons qu’un homme en Jésus, nous nous leurrons. »
Les ennemis de Jésus ne voient en Lui qu’un homme, ou du moins, ne veulent voir en Lui qu’un homme, et le détruisent, mais Il est Dieu, c’est tout le combat spirituel que nous sommes tous en train de vivre, en ce moment. Si nous avons compris le Christ à la manière humaine, maintenant, nous ne Le comprenons plus ainsi. Désormais, nous communions aux sentiments du Sauveur qui transforme, notre manière de vivre en profondeur. Il nous est bon, d’entendre encore une fois :
- « Si quelqu’un est en Jésus Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé. Un monde nouveau est déjà né. »
Alors, pour conclure, participer à l’Eucharistie le jour du Seigneur, c’est honorer la présence de Dieu, en la personne de Jésus Christ, au milieu des tempêtes de nos vies. Participer à l’Eucharistie le dimanche, c’est travailler divinement à la paix dans notre monde. Participer à l’Eucharistie le dimanche, on peut aussi en semaine, c’est consoler grandement le cœur de la Mère du Rédempteur, de voir, que certains et certaines aiment son divin Fils.
Aussi, avec le psalmiste, faisons de cette célébration une belle prière d’action de grâce pour cette manifestation de l’amour de Dieu au cœur de notre assemblée.
AMEN