14e Dimanche du Temps Ordinaire B 7 juillet 2024

7 juillet 2024

  • Frère Marie-Jean BONNET Frère Marie-Jean BONNET

INTRODUCTION :

Ça fait plaisir, d’avoir une église bien remplie et qui chante bien. Soyez les bienvenus pour fêter le Seigneur, pour fêter sa victoire comme chaque dimanche. On en a besoin, se remettre devant les yeux du cœur, cette victoire de Jésus qui nourrit notre espérance.

Bienvenue aux enfants et aux jeunes du patronage de Notre Dame du Lys, qui vient depuis un certain nombre d’années maintenant, chaque été, Notre Dame du Lys de Paris.

Bienvenue aux pères de famille qui terminent un pèlerinage à partir de Notre Dame du Chêne dans la Sarthe, des pères de famille qui sont venus des Yvelines et qui sont accompagnés du Père Grégoire, leur curé du Chesnay, et puis, le frère Fabien de Notre Dame du Chêne.

Et puis, bienvenue aux responsables des équipes Notre Dame du Grand Ouest qui viennent aussi, depuis quelques années se ressourcer, un week-end, ici.

Entrons dans cette Eucharistie qui nous fait du bien, qui nous sauve. Chaque contact avec Notre Seigneur est un contact de Salut si, notre cœur est ouvert, disponible. Entrons dans cette Eucharistie en reconnaissant d’abord, effectivement, que nous avons besoin encore et encore de ce Salut, de la Miséricorde de Dieu.

 

HOMÉLIE :

« Endurer, espérer, témoigner, », voilà le programme.

Vous venez de le vivre vous, les pères de famille en pèlerinage. Dans un pélé, il faut endurer la fatigue parfois, l’inconfort, les intempéries aussi parfois, les contretemps, et ce sont l’espoir et l’espérance qui sont les moteurs de l’endurance, espoir, de pouvoir aller jusqu’au bout, espérance dans les grâces de Dieu attendues par ce pèlerinage, par cette démarche. Au final, le pélé ouvre au témoignage que, cela vaut la peine de prendre un temps de gratuité et pour Dieu et pour les autres. « Endurer, espérer, témoigner », c’est aussi la feuille de route qui est donnée au prophète Ezéchiel, à St Paul et à tous les disciples de Jésus, donc à nous.

« Endurer » :

  • « Fils d’homme, Je t’envoie vers une nation rebelle qui s’est révoltée contre Moi. Les fils ont le visage dur et le cœur obstiné, c’est à eux que Je t’envoie. »

Ezéchiel est bien prévenu, sa mission ne sera pas facile, et ce fut le lot de la plupart des prophètes. St Paul, lui aussi, a connu bien des contradictions qu’il évoque ici : insultes – et Dieu sait s’il y en a dans notre monde d’aujourd’hui -, persécutions, situations angoissantes, mais aussi des épreuves intérieures, personnelles, qu’il appelle échardes dans la chair. Et Jésus, Lui-même, se heurte à l’incrédulité de ses concitoyens, nous venons de l’entendre :

  • « Un prophète dit-il n’est méprisé que dans son pays, sa famille et sa propre maison. »

Et l’on sent, dans ces paroles de Jésus toute la déception, toute la souffrance, toute sa souffrance face à cette fermeture de son pays, pourtant bienaimé, certainement. Si le Christ, Lui-même, a connu l’échec dans son propre pays, et dans sa parenté, comment nous étonner des contradictions et des échecs qui sont aussi les nôtres, dans nos engagements comme chrétiens, et parfois même auprès de nos proches ?

  • « Le disciple n’est pas au-dessus du maître », nous a prévenus Jésus.

Oui, « endurer. Espérer », c’est le moteur qui nous permet de durer, d’endurer. Espérance, la petite fille espérance.

Demandant à être délivré de son épreuve intérieure, St Paul reçoit du Seigneur cette promesse :

  • « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. »

Une parole lumineuse qui soutiendra l’apôtre dans toutes les contradictions rencontrées, et Dieu sait, si elles sont nombreuses. Si vous voulez en avoir la liste exhaustive, vous allez à la fin, je crois, de la deuxième épître aux Corinthiens, le catalogue est assez impressionnant.

« Ma grâce te suffit », parole lumineuse, à graver aussi, dans nos cœurs, Dieu nous promet l’assistance de sa Grâce en toutes circonstances.

« Endurer, espérer, témoigner ». C’est l’espérance qui permet à St Paul, non seulement d’endurer, mais aussi de poursuivre, contre vents et marées sa mission d’apôtre, de témoin infatigable de Jésus. L’hostilité, des Nazaréens envers Jésus, ne l’arrêtera pas non plus. Alors, dit l’Évangile :

  • « Il parcourait les villages alentours en enseignant. »

Jésus part ailleurs, Il recommence. L’échec de Nazareth profitera aux pays voisins. Il en sera de même, pour les apôtres et la première communauté chrétienne, vous vous souvenez, quand la persécution éclate à Jérusalem, beaucoup de ces premiers chrétiens vont partir en Samarie et plus loin, et là, le Seigneur permet tout cela, car c’est ainsi que se diffusait déjà l’Évangile. Oui, Jésus recommence sans cesse et c’est la consigne que Jésus donnera plus tard à ses disciples envoyés en mission :

  • « Quand on refusera de vous accueillir partez ailleurs. »

Dans les contradictions et nos échecs apparents, il est bon, de nous rappeler que Dieu ne nous demande pas de réussir mais de travailler, nous dit St Jean-Chrysostome, et il en sait quelque chose aussi, il a eu à essuyer bien des échecs, bien des contradictions.

Sainte Térésa de Calcutta avait des mots semblables :

  • « Dieu ne m’a pas appelée au succès, Il m’a appelée à la fidélité. »

Pourtant, son œuvre est un immense succès, quelle merveille, que cette charité répandue à travers le monde par celles et ceux qui l’ont suivie !

Ces contradictions et ces échecs nous apprennent l’humilité, que ce n’est pas nous les instruments essentiels, c’est Dieu l’acteur principal. Il s’agit toujours de rechoisir, de se mettre à sa disposition avec humilité, sachant toutes nos limites, tous nos défauts, nos insuffisances et nos infidélités aussi. Oui, ils nous apprennent l’humilité, ces contradictions, ces échecs. Ils sont invitation aussi à grandir dans la foi, à croire à la fécondité de tout ce qui est vécu selon la volonté, de Dieu, quels que soient les résultats apparents, et à offrir, à d’autres, le témoignage de notre foi.

  • « Avec ceux qu’Il aime, Dieu fait tout concourir à leur bien », nous dit encore l’apôtre Paul.

« Endurer, espérer, témoigner », voilà la feuille de route que le Seigneur nous rappelle pour aujourd’hui.

Demandons, par la Vierge Marie, cette Grâce de l’Espérance pour nous-mêmes, pour tous nos frères humains, que nous présentons maintenant au Seigneur dans cette Eucharistie.

AMEN