21e Dimanche du Temps Ordinaire B 25 août 2024
25 août 2024
- Frère Philippe-Marie VAGANAY
INTRODUCTION : PÈRE PHILIPPE MARIE : Nous souhaitons la bienvenue au Père Dominique et au Père Matthieu venus passer quelques jours de repos et de ressourcement spirituel parmi nous.
Nous venons d’apprendre aussi le décès subit d’Augustin Bourdoiseau et donc, nous entourons ses parents de toute notre amitié, de notre prière, de notre compassion.
Frères et sœurs, préparons-nous à célébrer le mystère de l’Eucharistie en reconnaissant que nous avons péché.
HOMÉLIE : PÈRE PHILIPPE MARIE
La vie ne consiste pas en une croisière où l’on se laisse conduire au gré des flots d’une escale à l’autre. Certes, d’une certaine manière nous sommes conduits. Nous faisons partie d’un peuple avec lequel nous sommes solidaires, que ce soit notre nation ou le peuple de Dieu, l’Eglise. Mais il est un moment ou nous sommes mis en demeure de nous arrêter, de faire le point, de nous positionner, de faire un choix personnel qui engagera toute notre existence, tout notre avenir, toute notre destinée.
Deux exemples nous sont donnés dans les lectures de ce jour, l’assemblée de Sichem avec Josué, ce nom signifie Jésus, et le discours de Jésus sur le Pain de Vie dans la synagogue de Capharnaüm. Dans les deux cas, Dieu nous donne les lumières suffisantes, après quoi, c’est à nous de décider de nous positionner, de faire un choix décisif.
Josué vient de faire entrer le peuple hébreu en terre promise, les quarante années d’errance dans le désert sont terminées. Toutes ces années, ont permis au peuple de connaître personnellement le Seigneur, de reconnaître que s’Il n’avait pas été là, de bout en bout, le peuple serait mort cinquante fois dans le désert. Josué rappelle alors au peuple tout ce que le Seigneur a fait pour lui, depuis le jour où Il a pris Abraham au-delà de l’Euphrate, jusqu’à ce jour. Dieu s’est toujours montré fidèle à l’alliance qu’Il a conclue avec Abraham, puis avec Moïse. Maintenant que la promesse est accomplie et que le peuple est installé dans la terre promise, Josué met le peuple devant ses responsabilités. Vous avez vu que, Dieu a été fidèle envers vous depuis le début et sa fidélité à votre égard ne s’est jamais démentie. Alors vous, que voulez-vous faire maintenant ? Servir les dieux que servaient vos pères avant Abraham ? Servir les dieux des Amorites dont vous habitez maintenant le pays, c’est-à-dire retourner aux idoles ? Et Josué, lui, se positionne :
- « Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur »
Autrement dit, le Seigneur a tout fait pour nous, mais Il nous laisse libres. Il ne se sert pas du bien qu’Il nous a fait pour exercer sur nous une pression. Il demande seulement un vrai choix et Il respectera notre choix.
Il en est de même dans l’Evangile de ce jour, après avoir multiplié les pains et rassasié les foules, Jésus a donné le sens de ce signe, qu’Il vient d’accomplir, en invitant ses auditeurs à voir dans ce signe non pas un prodige humain, quelque chose d’extraordinaire, mais une œuvre de Dieu et d’énoncer ces paroles :
- « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle »
Cette parole est rude pour ses auditeurs, elle les scandalise, elle fait buter sur Jésus comme sur une pierre d’achoppement. Là aussi, chacun est mis en demeure de faire un choix, soit entendre cette parole humainement, et alors Jésus est un fou dont il faut se détourner au plus vite, il nous appelle à être anthropophage, soit il est nécessaire d’accueillir une lumière, qui nous fera entrer dans un mystère, que nous ne soupçonnons pas. Jésus donne à ceux qui veulent bien l’accueillir une lumière. Et cette lumière la voici : Ses paroles sont Esprit, et elles sont Vie. C’est spirituellement, c’est-à-dire dans l’Esprit Saint qu’il faut les entendre, sinon, on fait un contresens funeste. C’est dans le mystère de la dernière Cène, du dernier repas pascal de Jésus, et dans le mystère de l’effusion de l’Esprit à la Pentecôte, que les disciples, qui ont mis leur confiance en Jésus, comprendront le sens de ces paroles :
- « Ma Chair est la vraie Nourriture et mon Sang est la vraie Boisson »
C’est sous le signe sacramentel, du pain et du vin, transformés par la puissance de l’Esprit-Saint que les fidèles pourront se souvenir et se nourrir du Verbe de Vie, en mangeant le Corps du Christ et en buvant son précieux Sang. C’est ainsi, qu’ils s’alimenteront à la source de la vie divine, et pourront vivre de plus en plus de la Vie éternelle. Et pour cela, il faut la foi, il faut faire le choix de croire ou, de ne pas croire à la vérité des paroles de Jésus :
- « Ma Chair est la vraie Nourriture et mon Sang est la vraie Boisson »
Croire dans le mystère de l’Eucharistie comme croire dans le mystère de l’Incarnation est un choix de notre part, et les auditeurs de Jésus ont fait ce choix. A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de L’accompagner. Ils refusent de croire. Croire est un choix, un positionnement de notre part, et en même temps, croire est une grâce. C’est un don de Dieu.
- « Voilà pourquoi Je vous ai dit, poursuit Jésus, que personne ne peut venir à Moi si cela ne lui est pas accordé par le Père. »
Croire, est donc une grâce à demander, et cette grâce ne sera jamais refusée à qui la demande d’un cœur sincère. C’est le choix que fait Simon-Pierre qui choisit de mettre toute sa confiance en Jésus et en ses paroles :
- « Tu as les paroles de la Vie éternelle »
Ce choix, ce positionnement, n’admet pas de demi-mesure. Ce choix est radical. L’Evangile d’aujourd’hui, ne nous donne pas le dernier verset du chapitre 6 de St Jean, or il y est question de Judas. Judas n’a pas refusé de croire, il a continué de marcher avec Jésus mais, il était dans la demi-mesure. Ce faisant, par défaut, il a fait le choix du démon, et Jésus dit :
- « N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les douze, et l’un de vous est un diable »
Comme au temps de Josué, comme au temps de Jésus, l’époque que nous vivons semble être une époque qui exige de nous un positionnement résolu où les demi-mesures ne sont plus de mise, car ce qui se joue est une question de vie ou de mort, de vie ou de mort éternelle.
Les cérémonies d’ouverture et de clôture des jeux olympiques ont montré avec suffisamment d’éloquence qui, mène ce monde. Alors le Seigneur nous pose la question : Qui voulons-nous suivre, Dieu ou Satan ? Quel règne voulons-nous sur cette terre, le règne du Christ ou celui de la bête ? Et finalement à qui voulons-nous, nous donner ? Qui voulons-nous accompagner ?
Chaque Eucharistie, nous permet de contempler et nous permet de nous nourrir du vainqueur de Pâques. Puissions-nous choisir Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie et puissions-nous inscrire ce choix dans nos actes. AMEN.