22ème Dimanche du Temps Ordinaire (A)

30 août 2020

  • Père Paul	PAGEAUD Père Paul PAGEAUD

Introduction : Les lectures de ce dimanche sont pleines de sagesse et de pertinence pour notre monde d’aujourd’hui. Au monde qui prononce le plaisir, la facilité, les satisfactions, l’égoïsme, Dieu répond, par le prophète Jérémie, que cela conduit à la violence et à la dévastation. Jésus, lui, au contraire, enseigne la croix, mais elle conduit au Salut et au bonheur éternel. Donc, il est clair, le chemin que nous devons prendre.

Et bien, au début de cette messe, demandons pardon à Dieu de tous nos péchés.

 

Homélie : Les lectures de la messe d’aujourd’hui sont très pertinentes pour notre époque.

Pour les comprendre, remontons au péché d’Adam et Ève. Dieu le Père, qui est le plus tendre et le plus aimant de tous les pères, a créé par amour Adam et Ève, il les a créés dans un état de bonheur parfait, ils ne devaient ni souffrir, ni mourir, et partir un jour le rejoindre dans le bonheur du ciel. Il ne leur avait posé qu’une condition : celle de lui obéir comme un enfant sait obéir à son bon papa qui ne lui veut que du bien.

Mais le démon, jaloux du bonheur d’Adam et Ève et voulant se venger de Dieu, est venu perturber ce bonheur. Il s’est adressé à Ève car si la femme, plus que l’homme, qui a un charisme spirituel pour les choses de Dieu, avec mission d’aider son mari et ses enfants, si elle en a. Elle est la gardienne du foyer. Mais si elle n’est pas fidèle à ce charisme, elle peut devenir un danger pour la vie de foi de son mari et de ses enfants. Satan le savait. C’est pourquoi, il a tenté d’abord Ève, lui faisant croire que Dieu est un tyran et que si elle désobéi à Dieu elle deviendra comme un dieu ; son erreur pour Ève c’est d’être restée en conversation avec le démon. Alors, elle a succombé et a entraîné Adam dans sa chute. Ce fut la catastrophe pour eux et pour leur descendance. Adam et Ève se sont alors coupés de l’amitié avec Dieu, ils ont connu la souffrance et la mort, ils ont communiqué tout cela à leur descendance.

Aujourd’hui comme hier, tout péché a des répercussions négatives sur le monde entier, de même qu’une bonne action a des répercussions positives sur le monde entier. Mais Dieu qui est le plus tendre et le meilleur des pères a promis un Sauveur. C’est pourquoi, « Dieu qui a tant aimé les hommes, a envoyé son Fils unique afin que tous ceux qui croient en Lui soient sauvés ». (Jean 3,16). « Là où le péché a abondé, nous dit Saint Paul, la grâce a surabondé. » (Romains 5,20). Chaque jour, Satan reprend vis-à-vis de chacun de nous la même tactique de tentation : N’écoute pas Dieu – Deviens toi-même ton Dieu – Décide pour toi-même ce qui est bien, ce qui est mal, sans référence à la Parole de Dieu et impose-le aux autres ; par exemple, en décidant que le divorce, et surtout l’avortement, sont permis alors que Dieu a dit : « Tu ne tueras pas » (Exode 20,13). Mais les conséquences négatives seront les mêmes que pour les péchés de nos premiers parents : perte de la grâce sanctifiante, avec domination du démon sur nos sens et notre imagination et toutes sortes de souffrances dans le monde, car nous sommes solidaires les uns les autres pour la grâce et aussi pour le péché ; et puis, enfin, la mort éternelle, si on ne recourt pas à la grande miséricorde de Dieu car Dieu, Lui, désire tant nous sauver, nous faire participer à son bonheur éternel. « Lui seul est le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14,6). Mais si on s’abandonne au démon, lui, il s’en frottera les mains et ainsi il se vengera de Dieu.

Mais heureusement la miséricorde de Dieu est grande, elle est infinie, et dès que l’on a recours à Lui, il pardonne. C’est d’ailleurs pourquoi il est mort sur la croix. Il faut savoir que Satan enrage contre le sacrement du Pardon car cela lui fait perdre sa proie.

Les lectures de ce dimanche font allusion à tout cela.

Au temps de Jérémie, le peuple d’Israël avait abandonné le vrai Dieu pour le culte de Baal, Dieu, par son prophète, avertit son peuple des conséquences de cet abandon : « Violence et dévastation » ; mais on n’écoute pas Jérémie, on se moque de lui, et pourtant, c’est bien ce qui arrivera avec la déportation des Juifs à Babylone.

Saint Paul, lui, nous dit : « Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous par votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu… ce qui est capable de lui plaire », et pour cela il est nécessaire de prier, éclairé par la Parole de Dieu « qui est vivante et efficace » (Hébreux 4,12).

Jésus nous dit : « Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie » (Jean 14,6).

Ainsi, nous découvrirons qu’il y a une fausse manière de penser et d’agir qui nous guette tous et dont nous devons nous défaire. Par exemple, l’union d’un homme avec une femme sans la grâce du mariage chrétien, le divorce qui rend si malheureux les enfants, la pornographie qui transforme les personnes en objet, l’homosexualité, la théorie du genre qui trouble les enfants, et surtout l’avortement d’un enfant déjà conçu, donc qui a une âme qui vivra éternellement.

S’opposer à tout cela et à bien d’autres choses peut nous conduire à la croix. On ne peut pas être chrétien sans la croix. Le vrai bonheur, lui qui dure éternellement, ne se trouve que dans la croix, c’est pourquoi Jésus nous dit : celui qui veut me suivre, qu’il prenne sa croix chaque jour, et qu’il me suive. C’est la croix de Jésus qui a obtenu le pardon de nos péchés. C’est la croix de Jésus qui nous sauve pour une éternité de bonheur auprès de Dieu notre Père.

Qui dit croix, dit souffrance, c’est pourquoi cela demande du courage. Dans l’évangile de ce jour, Pierre entendant Jésus dire que Lui Jésus allait souffrir beaucoup, mourir et ressusciter, il a eu peur, c’est pourquoi il a dit à Jésus : « Cela ne t’arrivera jamais ». Mais Jésus le rabroue fortement en lui faisant comprendre qu’il venait de réagir ainsi sous l’influence de Satan. Pierre n’avait pas encore compris le sens victorieux de la Croix qui nous sauve des griffes de Satan.

Oui, c’est par sa mort et sa résurrection que Jésus nous délivre des griffes de Satan. Il ne demande qu’une chose, le regret de nos péchés et la grande confiance en son infinie miséricorde.

Le Père de Montfort aimait faire chanter : « Je n’ai qu’une âme qu’il faut sauver, de l’éternelle flamme je veux la préserver ».

Mais Jésus a donné à Consolata une formule beaucoup plus simple, et très efficace : « Jésus, Marie, je vous aime, sauvez les âmes ». Il lui a dit que la simple invocation répare mille blasphèmes et empêche une âme de tomber en enfer.

Alors répétons ensemble : « Jésus, Marie, je vous aime, sauvez les âmes ». Amen