5e DIMANCHE DE PÂQUES (A) 2023

7 mai 2023

  • Frère Omer COULIBALY Frère Omer COULIBALY

Accueil :

Frères et sœurs, en ce 5ème dimanche de Pâques, nous sommes heureux d’accueillir les membres du scoutisme de Château Gontier, les animatrices qui viennent préparer la session familiale « Marie Espérance » de cet été, et les personnes et les familles qui sont en séjour au prieuré.

 

Homélie :

Frères et sœurs, est-ce que vous allez bien ce matin ? Oui, tant mieux, puisque nous sommes dans cette assemblée pour écouter la Parole de Dieu qui ravive en nous les dons de l’Esprit que nous avons reçu.

Je vais faire un retour en arrière, un tout petit peu. Le dimanche dernier, l’Évangile nous présentait Jésus comme le berger, le pasteur, et à la fois la porte par laquelle les brebis passent. Le berger, il a quelques qualités. Tantôt il est à la tête du troupeau, pour mener ce troupeau dans le bon, beau et gras pâturage. Tantôt il est au milieu des brebis, où les brebis s’imprègnent de son odeur, et lui s’imprègne de l’odeur des brebis. Tantôt il est à l’arrière, où il fait confiance aux brebis, c’est-à-dire à celle qui est la tête de file, puisqu’elle a été tellement habituée à voir le pasteur mener le troupeau qu’elle sait conduire le troupeau, en sachant que le pasteur est derrière, qu’il veille. Il est présenté aussi comme la porte, la porte qui fait passer d’un lieu à un autre lieu. Quand vous passez une porte, vous quittez un lieu vers un autre lieu.

Ça va ? Ça va, bon !

Aujourd’hui, Jésus se présente comme le chemin, la vérité et la vie. Le chemin. Dans la première partie de cet Évangile qui se situe quelques temps avant la Passion, la mort de Jésus, Jésus dit à ses disciples : « Je pars vers le Père. Ne soyez pas bouleversés, dans la maison de mon Père, il y a beaucoup de demeures. Et je vais vous préparer le chemin pour y aller. »

Il se constitue comme le chemin, l’unique chemin qui mène au Père. La question qui nous est posée peut-être : « Est-ce que le Christ est pour nous le chemin, dans tous nos projets de vie, dans notre existence, dans nos relations ? »

Il est aussi présenté comme la vérité, la vérité de la foi. Est-ce que le Christ pour moi est vérité ? Est-ce que ce Christ me permet de passer tout au crible, par lui, afin qu’il puisse me donner la force et le don de l’Esprit pour opérer le bon choix, pour ma vie et celle des autres ?

Il est présenté comme la vie. Dans l’Évangile de la semaine dernière, il dit : « Le berger donne sa vie pour les brebis. » Il est venu pour donner sa vie en abondance. Si nous avons le Christ comme principe de notre vie, dès ici-bas nous avons la vie, et nous avons la vie pour le Ciel.

Voilà pourquoi en disant qu’il est le chemin, la vérité et la vie, il nous fait entrer dans ces trois vérités théologales : l’espérance, le chemin d’espérance, la vérité de la foi, et la vie qui constitue la charité par excellence, la vie sur cette terre et dans le Ciel.

Dans la deuxième lecture, l’épitre à Saint Pierre que nous avons entendu, Jésus nous est présenté comme la pierre, la pierre angulaire, la pierre principale, précieuse, choisie, et la pierre d’achoppement.

La pierre angulaire. En lui est réuni ce qui était inconciliable : la foi juive et les nations païennes. Et lui, le Christ, il concilie ce qui semble être inconciliable. Peut-être une question pour nous : « Est-ce que le Christ est l’objet de toutes nos réconciliations et nos conciliations, ou décidons-nous nous-mêmes d’être notre propre réconciliation et conciliation dans nos relations ? »

On nous dit qu’il est la pierre choisie, la principale des pierres, en d’autres mots, il est la pierre de touche. Vous savez, cette pierre principale de touche, c’est celle-là qui est la pierre témoin, par laquelle on va vérifier tous les matériaux qui vont servir à la construction, si elles sont fiables, si elles sont vraies ou fausses.

Est-ce que le Christ est la mesure, la pierre principale qui permet de vérifier toutes mes actions, mon comportement, ma vie en tant que disciple du Christ ? Ou est-ce que je cherche d’autres pierres de touche par ailleurs ? Par exemple matérielles, par exemple des relations qui semblent être de bonnes relations, mais en fait des relations trompeuses.

Et il est la pierre d’achoppement. On nous dit : les incrédules vont trébucher. Ceux qui ne croient pas en Jésus Christ trébucheront. Je sais, on peut avoir ce regard. Mais on peut aussi avoir le regard comme quoi c’est cette pierre de Miséricorde qui poursuit l’homme jusqu’au fin fond de sa bassesse, pour le tirer de là et le ramener au salut, à Dieu.

La pierre angulaire, c’est la pierre de l’espérance. La pierre de touche, c’est la pierre de la foi. Et la pierre d’achoppement, c’est la pierre de la charité. Si nous considérons le Christ sous ces trois angles que nous venons de voir, nous pouvons mieux comprendre la première lecture que nous avons entendue, celle des Actes des apôtres qui, finalement, devient le bassin de vie du chrétien. Que dois-je faire pour être sauvé ? Que dois-je faire pour être un bon chrétien ? Que dois-je faire pour être pleinement humain ? Trois réalités.

Ça va ? Ça va ? Oui, bon !

Il nous faut la Parole de Dieu qui est la foi. Cette Parole de Dieu, c’est le Christ lui-même. Il nous faut la prière qui nous permet de demeurer en Dieu, l’espérance qui nous permet de demeurer en Dieu. Et bien sûr, il nous faut la charité qui est le service du frère et de la sœur.

Peut-être pour nous, c’est l’occasion de vérifier si la Parole de Dieu a une importance dans ma vie : ou elle est l’essentiel de ma vie, ou elle est accessoire dans ma vie. C’est peut-être pour nous aussi de vérifier si la prière est quelque chose que je dois faire de temps en temps ou quand j’ai des difficultés je pense à prier. Ou est-ce que c’est une relation vitale pour moi, entre Dieu et moi et le prochain et le service du prochain ?

On peut bien se mettre au service du prochain qui est très, très loin qui se trouve en Inde, en Chine, en Afrique ou quelque part plus loin. Est-ce que j’ai le courage d’être au service du prochain, celui qui est dans ma maison, celui qu’on appelle l’exerçant, celui qui exerce ma charité, ma foi et mon espérance, en m’envoyant des piques, en me mettant des bâtons dans les roues. Est-ce que je suis prêt à être au service de ce frère et de cette sœur ?

Eh bien avec tout cela, je pense que nous pouvons prier les uns pour les autres. Et c’est l’occasion au cours de cette Eucharistie de demander la grâce de Dieu, pour nous-mêmes et pour nos frères et sœurs, d’être dans l’espérance, la foi et la charité.

AMEN