5e DIMANCHE du Temps Ordinaire C 9 février 2025
9 février 2025
-
Frère Marie-Jean BONNET
Accueil
Bienvenue aux Scouts et Guides de France et d’Europe. Ils sont nombreux aujourd’hui, et avec leurs familles, je crois aussi. Et nous sommes heureux d’accueillir aussi, au Prieuré ce week-end, des familles en session Marie-Espérance, sur le thème « il t’a libéré, car il t’aime ».
« Ecoute, ton Dieu t’appelle. » Oui, si nous sommes rassemblés aujourd’hui, ce matin, c’est parce qu’au fond de nos cœurs, nous avons entendu et répondu à cet appel du Seigneur qui, chaque dimanche, nous attend, nous convoque pour nous nourrir de sa Parole et de sa Vie. Heureux sommes-nous, d’être là, au rendez-vous du Seigneur !
Mais il est le chemin de Vie, notre chemin de vie ce Seigneur, notre amour, Jésus. Il est notre chemin de vie. Si nous sommes rassemblés par cette Eucharistie, c’est pour vivre sur ce chemin, pour vivre avec lui toute notre vie. Sans cesse, il nous appelle, à chaque instant, il nous appelle à mieux répondre à cet amour infini qu’il nous offre, qu’il nous diffuse.
Préparons-nous à célébrer ce mystère qui nous sauve, en reconnaissant que nous avons péché, et demandons-lui de rénover, de sauver nos cœurs.
Homélie
Dieu embauche. Dieu a besoin des hommes ou, plus théologiquement, Dieu veut avoir besoin des hommes, c’est-à-dire de nous. Les lectures de ce jour nous rapportent en effet trois expériences de rencontres, d’appels de Dieu et de missions reçues.
Dieu embauche à toute heure de la vie. Pensons à la parabole des ouvriers envoyés à la vigne et l’appel répété du maître de la vigne tout au long de la journée : « Allez vous aussi à ma vigne. » Dieu embauche à toute heure de la vie. Dieu embauche des personnes de toute condition et en des circonstances bien différentes.
Isaïe est, semble-t-il, quelqu’un de très cultivé. Et c’est au temple de Jérusalem, en allant prier donc, qu’il rencontre le Seigneur et reçoit son appel. Pierre, lui, est artisan pêcheur. Et c’est en plein travail justement, qu’il reçoit de Jésus l’annonce de sa mission : « Désormais, ce sont des hommes que tu prendras. » Quant à Paul, c’est un artisan lui aussi, artisan-tisserand, mais qui a suivi des cours bibliques auprès du Rabbi Gamaliel. Et, comme on le sait bien, c’est en allant persécuter les chrétiens, – quel paradoxe ! – c’est en allant persécuter les chrétiens à Damas qu’il rencontre, lui aussi, Jésus et reçoit de lui sa mission.
Oui, Dieu embauche des personnes de toute condition et dans des conditions bien différentes, dans des circonstances bien différentes. Dieu embauche en tout milieu, en tout état de vie. La seule condition requise pour l’embauche est celle-ci : se reconnaître indigne de cette embauche, de cet appel, parce que pécheur, mais, accepter cependant le pardon de Dieu et mettre notre confiance en sa grâce.
Isaïe, en effet, en présence de la gloire de Dieu, prend conscience de ses péchés : « Malheur à moi, je suis un homme aux lèvres impures. » Mais, il se laisse purifier par l’Ange qui lui déclare que sa faute est enlevée, son péché pardonné.
Pierre lui aussi, devant le signe de la puissance divine qui habite Jésus, est pris d’effroi et confesse : « Je suis un homme pécheur. » Mais Jésus l’invite à la confiance : « Sois sans crainte. »
Et Paul, mortifié d’avoir été persécuteur de l’Église, confesse, lui aussi : « Je ne suis pas digne d’être appelé apôtre. » Et aussitôt après, il confesse la grâce de conversion reçue de Dieu : « Ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, le don gratuit de Dieu. »
Lorsque nous reconnaissons notre indignité et notre incapacité par nous-mêmes, à être ouvriers du Seigneur, c’est alors, justement, qu’il peut faire de nous des messagers et des artisans de son salut. Parce que, précisément, nous avons fait d’abord l’expérience de ce salut, d’être premiers bénéficiaires de ce salut. Alors, nous pouvons l’annoncer avec justesse, avec conviction, avec gratitude, avec émerveillement.
Ainsi, Isaïe purifié et transformé par le pardon de Dieu, libéré de son angoisse, peut répondre généreusement à l’appel du Seigneur : « Me voici, envoie-moi. » De même Pierre et ses compagnons, libérés de leurs craintes par Jésus : « Laissant tout, ils le suivirent. » Quant à Paul, tourmenté par sa mystérieuse écharde dans la chair, il reçoit du Seigneur cette réponse : « Ma grâce te suffit, car ma puissance se déploie dans la faiblesse. »
Chacun de nous a déjà reçu bien des appels du Seigneur. Plus notre vie s’allonge, plus nous en avons reçu. Où en suis-je de mes réponses ? Peut-être les ai-je perdues de vue ? Et je vis dans la routine et l’immédiateté. Peut-être ai-je été infidèle à ma vocation, aux appels reçus, à ma mission, comme l’apôtre Pierre qui a failli ? Quel bonheur que Jésus l’ait choisi pour être la pierre angulaire !
Oui, eh bien, peut-être que je suis comme Pierre. Cependant, le Seigneur ne se lasse pas de nous pardonner, comme nous le répète notre Pape François, et de nous confirmer aujourd’hui dans ses appels, dans les appels déjà reçus et il en a d’autres en réserve. Ai-je conscience d’être embauché par le Seigneur ? Il compte sur toi. Il a besoin de toi. Tout ce que tu vis de ta vie personnelle, de ta vie familiale, de ta vie professionnelle, de ta vie relationnelle, tout cela peut et doit contribuer au salut de tes frères et sœurs en humanité.
Et Saint Paul nous le dit à sa manière : « Sois que vous mangiez, quoi que vous buviez, même ça, quoi que vous fassiez faites tout pour la gloire de Dieu. » Et qu’est-ce que la gloire de Dieu, sinon le salut de tous les hommes ?
AMEN