COMMÉMORATION DES DÉFUNTS, 2 novembre 2024
2 novembre 2024
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Frère Jean François CROIZÉ
INTRODUCTION
Nous prions aujourd’hui, pour les fidèles défunts, c’est dans la lumière de la fête de la Toussaint, que nous fêtons, que nous prions pour toutes ces Ames qui sont sauvées et pour lesquelles il y a encore un temps de purification, ce que le Saint Curé d’Ars appelait « Les Ames qui sont dans l’infirmerie du Bon Dieu » il montre toute la délicatesse avec laquelle il parle de ces Ames, qui sont nos frères et qui attendent nos prières et l’Eglise et le Seigneur nous donnent trois moyens pour leur venir en aide.
Le premier moyen, le plus important, c’est l’Eucharistie, c’est le sacrifice du Christ à son Père pour notre Salut.
Le deuxième moyen, c’est le : Je vous Salue Marie, la prière du Chapelet où l’on demande à la Sainte Vierge Marie, qui est puissante sur le cœur de Dieu, de prier pour nous, le « Nous » du Je vous salue Marie, concerne tous les enfants de Dieu;
et enfin ces démarches que nous faisons ces jours-ci, ce que l’on appelle les indulgences, c’est-à-dire ces démarches qui relèvent de notre participation, soit personnelles ou communautaires, pour que le Seigneur, eh bien, (accorde) à ces Ames, qui sont déjà pardonnées, pour satisfaire à la miséricorde de Dieu, à la justice de Dieu pour la rémission des peines, des peines dues au péché.
Eh bien, entrons dans cette célébration en reconnaissant que nous sommes pécheurs, afin de bien nous préparer à célébrer le mystère de l’Eucharistie.
HOMÉLIE
Dans cet évangile, et nous venons d’entendre l’extraordinaire relation de Jésus avec son Père et dans cette prière, dans ce dialogue et bien, Il place au centre tous ceux que le Père lui a donnés, ceux que le Père et le Fils ont aimés, avant même la création du monde, pour qu’ils soient dans la gloire de Dieu. C’est extraordinaire de voir que l’amour est au centre de notre vie, de notre salut et dans le cœur de Dieu même
La solennité de la Toussaint, que nous avons fêtée hier est « notre fête parce que la sainteté de Dieu a touché notre vie. La commémoration des morts est une fête de famille qui célèbre nos défunts dont nous savons qu’ils sont heureux au Ciel et qui veulent que nous soyons heureux avec eux, donc, nous ne fêtons pas des morts et Saint Paul insiste beaucoup dans les lectures « nous sommes passés par la mort et nous sommes dans la vie »
Le mois de novembre commence par la fête de la Toussaint mais il est immédiatement suivi par cette commémoration des morts qui sont vivants. Ces deux célébrations se succèdent immédiatement, car elles ont une chose en commun : elles nous ouvrent à l’au-delà et renforcent notre foi en la résurrection.
Nous avons tous un peu de mal à approcher la réalité de ce passage de la mort, et encore plus à penser à ce qui nous attend « après » ce passage de la mort. Les questions sur « l’au-delà » sont nombreuses, et les réponses que nous y apportons sont souvent déformées par des expressions, des images exprimant des notions de lieux, de temps, qui rendent les choses encore plus confuses.
Car au-delà de la mort, il n’y a plus de notion ni de lieu, ni de temps au sens terrestre, mais uniquement Dieu. En mourant, nous nous retrouvons tous face à Dieu. Dieu se montre alors à nous avec la toute-puissance de son Amour et de sa miséricorde et en même temps dans la Lumière, pleine lumière de la Vérité de ce qu’Il est, et de ce nous sommes•. Il n’a alors qu’un seul désir: nous faire entrer dans son coeur pour l’éternité. Mais il ne veut pas s’imposer à nous par contrainte, par un libre consentement de notre part, par une adhésion totale et définitive à cette Vérité et à cet Amour qu’il nous révèle.
Le Paradis, le purgatoire, n’est qu’Amour, puisque Dieu n’est qu’Amour. Mais pour entrer dans une relation d’Amour, nous devons être libres d’accueillir cet Amour ou de le refuser, sinon, il n’y a pas de don libre de soi, et donc pas d’Amour.
Le refus de Dieu, au moment de notre passage, est donc tristement, possible. C’est ce• qu’on appelle l’enfer. L’enfer, c’est le refus, en toute connaissance de cause, de Dieu, c’est le refus de la Vie, c’est l’enfermement définitif dans la mort, par le libre choix de l’homme. Dieu n’a pas créé l’enfer, il fait tout pour que nous évitions ce mauvais choix, mais il nous a créé libre de partager avec Lui son Amour. Nier l’existence de l’enfer, c’est nier notre liberté de refuser Dieu, et c’est finalement nier la réalité même de l’Amour.
Lorsque nous accompagnons dans la prière un défunt, nous ne nous plaçons donc jamais, bien évidemment, dans la perspective d’un refus de Dieu, mais au contraire d’une libre adhésion à l’Amour, à la Vie éternelle que Dieu propose. C’est la raison pour laquelle nous pouvons dire en mourant que nous ne mourrons pas, mais que nous entrons dans la Vie. « Je ne meurs pas, j’entre dans la vie » Sainte Thérèse Nous pourrions dire d’une certaine manière, que notre prière, la messe que nous sommes entrain de célébrer, est célébrée non pas pour des morts, mais pour des vivants, puisque nos fidèles défunts ont fait assurément le choix d’entrer dans la Vie divine.
Et cette affirmation, ne relève pas d’un simple pari, à la manière de Pascal, mais de notre Foi dans le Christ Ressuscité, notre Foi dans l’Église et la communion des saints dont nous parlions hier, confiance que toutes nos prières pour nos défunts sont entendues et exaucées.
Si nous nous rendons au cimetière, c’est, bien sûr, par affection et reconnaissance à nos défunts et surtout parce que nous gardons l’espérance d’un avenir de gloire et de joie. Donc, quand nous prions pour ceux qui ont traversé la mort, eux, du ciel, nous tendent la main et nous assurent de leur présence intense et quotidienne, parce que nous aussi, nous marchons avec constance vers la vie qui n’a pas de fin.
Ces deux jours nous invitent à méditer avec joie et sérieux sur le verset du psaume qui dit « Apprends-nous à compter nos jours et nous arriverons .à la sagesse du coeur » L’important est de croire, avec toujours plus de fermeté, en Jésus qui a dit : «Je suis la résurrection et la vie. Quiconque vit et croit en moi, même s’il meurt, vivra ».
Le but, en fait, de la commémoration de tous les morts, de ceux qui sont passés par la mort, est de nous faire contempler l’exemple encourageant des saints et de nous souvenir de ceux qui ont traversé cette mort pour éveiller en nous le grand désir d’être comme ceux qui sont au ciel : heureux de vivre proches de Dieu, à sa lumière dans la grande famille des enfants de Dieu, être saints signifie donc : vivre au plus près de Dieu dans son Coeur. C’est la vocation de nous tous.
C’est dans l’espérance que nous percevons et accueillons notre fin sur terre, c’est-à-dire ce passage par la mort.
Notre foi en Jésus ressuscité nous donne l’assurance que ce passage est une condition pour entrer dans la gloire avec le Seigneur. « Celui qui vient à moi, je ne le repousserai pas », nous dit Jésus.
Nous sommes destinés à partager la résurrection de Jésus.
Confions-nous à la Vierge Marie, que nous avons si souvent priée, maintenant et à l’heure de notre passage. AMEN.