IMMACULÉE CONCEPTION DE MARIE 9 décembre 2024

9 décembre 2024

  • Frère Philippe-Marie VAGANAY Frère Philippe-Marie VAGANAY

Accueil : « Vierge de lumière » Oui, Marie est vraiment cette femme lumineuse, transparente à la lumière, toute remplie de la lumière-même de Dieu en raison de son immaculée conception. Elle est toute pure, toute transparente à Dieu. En elle, nous pouvons voir déjà, le visage de Dieu, le visage du Père. Réjouissons-nous et rendons grâce, ce que le Père nous a donné, cette femme comme Mère. Rendons-lui grâce.

Et puis, en la regardant, eh bien, je dirais en jeu de miroir, nous voyons combien nous-même nous portons d’obscurité en nous-mêmes. Que Marie nous aide à nous reconnaître pécheurs, reconnaître notre péché et implorer toujours davantage la miséricorde de Dieu, pour que peu à peu, nous aussi, nous grandissions dans sa lumière.

Homélie : La deuxième lecture nous a donné d’entendre la grande bénédiction que saint Paul fait monter vers Dieu pour son projet de grâce en faveur de l’humanité. « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ! Il nous a choisi, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour. »

Tel est le projet éternel de Dieu : que nous soyons saints, immaculés devant lui, en sa présence dans l’amour. Autrement dit, c’est en nous tenant devant lui, en nous tenant en sa présence que nous pouvons devenir saints et immaculés. Car Dieu est le Saint. Il est l’Amour pur, l’Amour immaculé. Ce n’est que dans sa lumière, que dans son rayonnement que nous pouvons participer à sa sainteté et à la pureté de son amour.

Et voilà que dès le début, le serpent est passé par là, lui, le plus rusé de tous les animaux des champs. Par la ruse, il a trompé la femme et l’a détournée de la confiance en Dieu seul. Avec Adam et Ève, nous nous sommes détournés de la présence de Dieu. La conséquence immédiate est que nous avons perdu la Vie et la Sainteté. Et nous sommes tombés sous la domination de Satan et avons perdu notre pleine liberté.

Dans sa grande miséricorde, Dieu nous a donné la promesse d’un salut par la descendance de la femme. C’est ce que nous avons entendu dans la première lecture : « Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon. »

Cette descendance de la femme s’incarnera en Jésus, l’Agneau immaculé, qui se tiendra continuellement en présence de son Père et qui, pour cela, sera pour nous l’unique source de Salut. C’est lui qui a meurtri la tête du serpent.

Et Jésus, le Vivant, le Saint, avait besoin de recevoir la vie d’une nouvelle Ève, la Mère du Vivant et de tous les vivants. Il avait non seulement besoin d’une mère qui lui donne son corps, mais il avait besoin que Marie soit la Mère du Sauveur, dans toute la force spirituelle du terme, à savoir, qu’elle soit l’aide qui corresponde au nouvel Adam dans l’œuvre du Salut.

Il fallait donc qu’elle soit comme lui : sainte et immaculée, en présence du Père, dans l’Amour. C’est par Marie immaculée et Jésus immaculé que nous pouvons devenir une descendance nouvelle, sainte. Et Marie est immaculée dès sa conception, tout en elle est pur dès cet instant.

De même qu’Ève s’était approchée de l’arbre qui donnait la mort, Marie, Ève nouvelle, s’est tenue près de l’arbre de vie, la croix de son Fils. Et maintenant, elle prend du fruit de cet arbre et le tend à l’Homme pour qu’il en mange et qu’en en mangeant ses yeux et son cœur s’ouvrent à la vie.

Il est remarquable de constater combien ceux qui prennent Marie immaculée dans leur vie, sont inévitablement conduits vers les sacrements de la Pénitence et de l’Eucharistie. L’Immaculée nous donne l’Agneau immaculé pour que, par lui, avec lui et en lui, nous devenions progressivement saints, immaculés en présence du Père, dans l’Amour, précisément par ce sacrement de l’Amour qu’est l’Eucharistie. Le choix de Dieu d’avoir une Mère immaculée avait donc pour but que nous devenions saints et immaculés, nous aussi.

Alors, en prenant conscience de cela, avec saint Paul, et bien, bénissons Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ et notre Père ! « Comment rendrais-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ? », demande le psalmiste. « J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur. »

Oui, bénissons notre Dieu pour l’Immaculée et pour son dessein de miséricorde pour nous, en lui offrant maintenant le Pain de la Vie et en élevant la Coupe du Salut, afin de lui rendre tout honneur et toute gloire, pour les siècles des siècles. Amen.