LA TRÈS SAINTE TRINITÉ (A)
7 juin 2020
- Père Paul PAGEAUD
Introduction de Frère Jean-François : « Oui, Trinité Sainte, Père, Fils et Esprit, nous t’adorons, nous t’acclamons, nous te glorifions. A Toi, louange et Gloire éternellement », c’est ce que nous venons de chanter, et nous nous unissons à la joie du ciel à tous les Saints, tous les Anges, à toute l’Église pour célébrer le Père, le Fils et l’Esprit.
Nous célébrons donc cette Solennité de la très Sainte Trinité, un seul Dieu en trois personnes. Toute la Trinité se dit dans le signe de la croix que nous avons tracé sur nous-mêmes. C’est l’expression pour nous la plus forte de l’amour du Père, de la grâce de Jésus, de la communion dans l’Esprit-Saint.
Il est heureux que la Fête des Mères soit en ce jour, c’est l’expression de la vie accueillie et donnée dans l’amour. Et nous souhaitons une belle et sainte fête à toutes les mères, elles nous aident à comprendre quelque chose de l’amour personnel de Dieu pour chacun.
Eh bien, entrons dans cette célébration de l’Eucharistie en reconnaissant que nous sommes enfants de Dieu, mais des enfants pécheurs qui ont besoin d’être pardonnés, d’être aimés.
Homélie du Père Paul Pageaud : Aujourd’hui, l’Église célèbre ce grand mystère d’amour, le mystère de la Sainte Trinité : un seul Dieu en trois Personnes divines, c’est-à-dire qui ont une même nature, et qui ne font qu’Un dans l’amour. Notre intelligence ne pouvait pas imaginer ce grand mystère, c’est la Parole de Dieu qui nous l’a révélé. Et ces trois personnes sont la source de tout ce qui existe de bien en ce monde. Notre intelligence ne peut que s’émerveiller devant ce grand mystère d’amour et d’unité mais elle comprend quand même que pour exercer l’amour il faut être au moins deux. Ainsi le Père engendre continuellement son Fils et le Fils est continuellement reçu dans l’amour de son Père.
Et de cet amour procède éternellement l’Esprit-Saint, troisième personne de la Sainte Trinité. Et ce sont ces trois personnes de la Très Sainte Trinité qui deviennent présentes dans le cœur de celui qui reçoit le baptême, il devient alors Temple de l’amour Divin, Temple du Saint-Esprit, – c’est important pour nos enfants,- Temple du Saint-Esprit ! A chacune de ces trois personnes Divines est attribuée une fonction différente mais c’est l’œuvre des trois personnes divines qui ne font qu’un dans l’amour.
Au Père est attribuée la création du monde et de l’homme. C’est une œuvre d’amour pour l’homme. Et s’il nous arrive de nous émerveiller devant une belle nature, devant une jolie fleur, c’est bien, mais c’est insuffisant pour un baptisé. Cet émerveillement doit se traduire en prière, prière d’action de grâce et de louange pour le Créateur. Et pourquoi pas, chaque jour, dire merci à Dieu de nous avoir créés. Cette semaine, par exemple, la pluie est tombée du ciel pour le bien de la terre. Qui parmi nous à penser à dire Merci au Seigneur, c’était un cadeau de Dieu ?
Dieu aime l’homme, c’est pourquoi il l’a créé à son image et à sa ressemblance. Et lorsqu’Adam s’est séparé de lui par le péché, que l’humanité est tombée, elle aussi, dans le péché, Dieu, qui aime tant l’homme, nous dit Saint Jean dans l’évangile de ce jour, nous « a donné son Fils unique afin que » tout homme qui croit en lui ne périsse pas… mais soit sauvé. Sauvé de quoi ? De l’enfer. Dieu désire tant nous faire participer, un jour, à son bonheur dans le ciel.
Ainsi, c’est pour le même amour des hommes que son Fils unique s’est incarné dans le sein de la Vierge Marie par l’action de l’Esprit-Saint. Il a ainsi revêtu notre nature humaine pour prendre sur lui tous nos péchés, les expier sur la croix par un surcroît d’amour. Jésus a dit lui-même : Il n’y a pas de plus grande preuve d’amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Par le sacrement de l’Eucharistie, il nous donne son Corps divin à manger pour être en nous source de vie spirituelle, source de vie divine.
Connaissant notre faiblesse, Jésus avant de quitter la terre a promis à ses apôtres de prier le Père afin qu’il nous envoie l’Esprit-Saint pour qu’il soit notre défenseur et qu’il nous rappelle tout ce qu’il nous a enseigné. Et cela s’est réalisé le jour de la Pentecôte.
Une fois Jésus monté au ciel, le temps de l’Église est devenu le temps de l’Esprit-Saint. C’est lui qui nous fait crier : « Abba, Père ». Nul ne peut prier sans l’Esprit-Saint. Nul ne peut témoigner de Jésus sans l’Esprit-Saint. Nul ne peut exercer des dons ou des charismes sans l’Esprit-Saint. Nul ne peut vivre de vraies joies, de paix profonde, de véritable amour, de pardon, sans l’Esprit-Saint. Il est le moteur de l’Église. C’est lui qui donne aux baptisés la force d’annoncer par leur vie la Bonne Nouvelle du Salut.
Chaque baptisé a donc mission d’être témoin de Jésus là où il se trouve, par des charismes ordinaires, -c’est très important- : le sens de l’accueil, l’écoute, le partage, l’encouragement, le témoignage de sa foi, de son espérance et de sa charité, etc…
Le concile de Vatican II a voulu renouveler la vie charismatique dans l’Esprit-Saint. Le paragraphe 12 de Lumen Gentium affirme que le Seigneur continue à répandre ses charismes, tant ordinaires qu’extraordinaires, parmi les fidèles pour le bien de l’Église et que ces charismes doivent être bien accueillis. En outre, il a fait du sacrement des malades et celui de la réconciliation sacrements de guérison.
Cependant pour les charismes extraordinaires, afin d’éviter toute déviation, il a demandé aux responsables dans l’Église de les accueillir afin de les vérifier.
Notre monde moderne, surtout occidental, a connu le déclin des valeurs morales, accompagné d’une généralisation de l’éclatement de la cellule familiale. Ce qui a engendré de nouvelles blessures pour les êtres humains, certains n’ayant jamais fait l’expérience de l’amour d’un père ou d’une vie familiale stable. Même certaines personnes, alors qu’elles ont des signes extérieurs de bonne santé, sont cependant sérieusement atteintes à l’intérieur.
La santé, c’est quelque chose de capital pour l’homme d’aujourd’hui, alors il peut être facilement tenté par des charlatans, des guérisseurs, des magnétiseurs, etc …. qui vont se multipliant. Un de ces guérisseurs, dans ma région natale, disait : « Heureusement que les gens ont abandonné la confession car cela me permet d’avoir beaucoup de clients », alors que la confession est un sacrement de guérison.
Les charismes, Dieu les donne quand il veut, à qui il veut, et il est généreux pour en donner autant que le monde en a besoin, mais il faut qu’une communauté soit capable de les accueillir par le biais de prières ferventes, une vie de charité, sachant se pardonner mutuellement et aussi se demander pardon, ayant une compassion pour les malades, les blessés de la vie. En outre, ces charismes doivent s’exercer dans une grande humilité car Dieu seul guérit, Dieu seul libère, lui seul doit être le centre d’intérêt de ces guérisons et délivrances. Et ces guérisons et ces délivrances ne doivent pas se limiter à donner un bien psychologique ou physique mais doivent être chemin de conversion spirituelle vers Jésus-Sauveur.
La commission doctrinale du renouveau charismatique catholique, dont les propos ont été préfacés par le cardinal Stanislaw Rylko, président du conseil pontifical pour les laïcs, s’exprime ainsi : « Aujourd’hui, le ministère de guérison doit faire partie de façon habituelle et normale de la mission et de la pastorale de l’Église. Un ministère de guérison alliant prudence et pastorale permettrait à l’Église de répondre au besoin profond de guérison de toutes les couches de la société ainsi que de tout l’homme utilisant par là les dons confiés par le Seigneur. Cela permettrait de susciter un véritable réveil du ministère de guérison et de délivrance présents au sein de l’Église catholique depuis le premier siècle, même s’ils non pas toujours revêtus la même forme. »
Eh bien je conclus, puisque nous sommes dans le temps de l’Esprit-Saint, nous sommes dans le temps des guérisons et des libérations, pour découvrir Jésus-Sauveur et tout cela c’est l’œuvre de la Trinité tout entière. Amen.