LES SAINTS APÔTRES PIERRE ET PAUL 29 juin 2024

29 juin 2024

  • Frère Jean François	CROIZÉ Frère Jean François CROIZÉ

Introduction

Nous fêtons la solennité de deux grands Apôtres, Pierre et Paul, deux figures de proue de l’Église, l’Église naissante, qu’on appelle les colonnes de l’Église. Les colonnes sont faites pour soutenir et se posent sur des fondations. Comme cette église, elle repose sur douze colonnes, symbole des douze Apôtres. Mais leur utilité, c’est-à-dire leur fonction, c’est justement de soutenir l’église. Mais le cœur de l’église, c’est l’autel, c’est le Seigneur. Elles n’ont de raison d’être que pour le Seigneur.

Et cette église repose sur une crypte. Une crypte n’a raison d’être que s’il y a une vénération de reliques de martyrs. Et Pierre et Paul sont justement ces martyrs de l’Église qui ont scellé, de leur sang, leur amour du Christ.

Aujourd’hui, nous avons la joie de fêter la fête au Père Paul, – bonne fête Père – et au Frère Ambroise-Paul. Bien sûr, nous portons dans notre prière, tous ceux qui sont sous leur patronage.

Entrons dans la célébration de cette Eucharistie, dans la joie de la confession de notre foi.

 

Homélie

Chers Frères et Sœurs, c’est une des plus belles pages du Christianisme que de pouvoir s’appuyer sur des pierres de fondation qui sont solidement posées depuis plus de 20 siècles. Ainsi en est-il de ces deux colonnes que sont les Apôtres Pierre et Paul que la liturgie nous invite à fêter ensemble aujourd’hui, Pierre et Paul. Si leur appel a été fulgurant, leur mission et leur vocation, s’est développé au fur et à mesure du travail de la Grâce en eux, de l’action du Seigneur.

Dans l’Évangile, il se trouve que six jours avant la Transfiguration de Jésus sur le mont Thabor, Jésus emmène ses disciples sur une terre païenne, à Césarée de Philippe. Césarée de Philippe, cette terre païenne, au nord de la Palestine, c’était le lieu où l’on vénérait un dieu païen, le dieu Pan, où il y avait une source qui jaillissait d’un rocher, où il y avait aussi tout un culte à la fertilité.

Et Jésus choisit précisément ce lieu, sur une terre païenne, voilà, où il pose à ses disciples la question de son identité « Pour vous qui suis-je ? ». La question de Jésus sur son identité. Dans l’histoire juive, Dieu repose, oui, assez régulièrement, cette question à son peuple. Question importante, parce que la réponse révèle le mystère de Jésus, le nom caché jusqu’à présent. Révélation que Pierre reçoit du Père et professe : « Tu es le Christ, le Messie, le Fils du Dieu vivant. ». C’est une nouvelle théophanie. C’est le Père qui révèle à Jésus, par Pierre, son Nom et comme l’affirme Jésus, ce mystère que Saint Paul, aura mission de révéler aux nations païennes.

Jésus sauve et Jésus institue une nouvelle identité à Pierre pour accomplir sa mission. Jésus l’institue Pierre, c’est-à-dire, Grand Prêtre de son Église : « Tu t’appelleras Céphas, sur cette pierre, je bâtirai mon Église, les puissances de la mort ne prévaudront pas sur elle. » La mort ne triomphera pas d’elle. Les puissances du mal ne prévaudront pas sur elle. C’est l’initiative de Jésus, c’est l’Église de Jésus et non celle de Pierre. Jésus donne à son Église l’assurance de la victoire, source d’espérance.

« Je te donnerai les clés du royaume des cieux, tout ce que tu auras lié sur la terre, sera lié dans les cieux, tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » Pierre reçoit un pouvoir inouï, inimaginable, donné à un homme, alors que seul Dieu ouvre les cieux. Ce pouvoir est transmis au successeur de Saint Pierre. Chaque année le Grand Prêtre était le seul à prononcer le nom de Dieu dans le Temple. Cette mission du Grand Prêtre prend désormais fin. Etonnamment, dans l’histoire juive, il y eut un Grand Prêtre du nom de Simon Barionas. Or Jésus change le nom de Simon Barionas en celui de Pierre. Il associe Pierre à son mystère, en remplacement du Grand Prêtre de l’ancienne Alliance, au profit de la nouvelle Alliance. Devant ce mystère de confiance de Jésus à Pierre, il nous faut aimer l’Église de Jésus, aimer le Pasteur de l’Église de Jésus.

Et Saint Pierre porte les clés dans la main. Et l’épée dans celle de Paul, l’épée symbole de combat se réfère à toute la mission de Saint Paul d’évangélisateur, celle d’un annonciateur de la parole de Dieu, ainsi qu’il écrit à Timothée : « J’ai combattu le bon combat. »

Ces deux colonnes de l’Église ont donné le suprême témoignage de leur martyr. Ensemble, ils représentent tout l’Évangile du Christ. Et la tradition chrétienne de Rome, les considère comme l’antidote de la haine fratricide de Caïn et d’Abel, dans la genèse de l’histoire humaine, et des mythiques Remus et Romulus, auxquels on faisait remonter la fondation de Rome. Seule la suite du Christ conduit à la nouvelle fraternité, voilà le message fondamental que la solennité d’aujourd’hui livre à chacun de nous et dont l’importance se reflète aussi sur la recherche de cette pleine communion à laquelle aspire l’Église.

L’essentiel du Christianisme, le fondement se résume dans la seule loi du don de la vie, à la suite de Jésus. C’est la loi d’amour. Les exemples, les enseignements de Saint Pierre et Saint Paul, chacun à leur manière, en témoignent. Que la prière des Saints Apôtres Pierre et Paul nous garde dans la fidélité de l’Église du Christ, qu’ils nous obtiennent maintenant le secours nécessaire à notre salut.

AMEN