NATIVITÉ du SEIGNEUR, NUIT du 24 décembre 2024
24 décembre 2024
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Frère Omer COULIBALY
Accueil
Sainte nuit, douce nuit, où le Sauveur de l’humanité est venu parmi nous pour nous accorder la paix, la paix de Dieu, et révéler, à chacun d’entre nous, notre identité d’enfant de Dieu. Tel est le grand message que nous pouvons retenir ce soir, telle est la consolation que Dieu apporte à l’humanité.
Frères et sœurs, préparons-nous à célébrer le mystère de l’Eucharistie en reconnaissant que nous avons péché.
Homélie
« Le peuple qui marchait dans les ténèbres, a vu se lever une grande lumière », nous dit le prophète Isaïe, il y a plus de 800 ans avant la naissance de Jésus. Aujourd’hui, encore, nous marchons dans les ténèbres. Il n’y a qu’à ouvrir les médias et nous constatons qu’il n’y a que ténèbres et désolation, causées par les guerres, les divisions internes, au niveau familial, sociétal et plus généralement dans le monde entier. Si les divisions sont présentes, l’épitre à Tite nous dit aussi que cela est peut-être lié à des formes d’impiété, à des formes de convoitise qui naissent dans le cœur de l’homme.
Alors, la lumière s’est levée, cette lumière de l’espérance, cette lumière de la joie, cette lumière de la paix. Elle ne vient pas des hommes, mais elle vient de Dieu. Le prophète Isaïe nous dit : tous seront dans l’allégresse, dans la joie, et tout ce qui concerne les guerres sera rassemblé et passé dans le feu. Le Prince de la paix règnera dans votre cœur et sur le monde.
Telle est l’espérance que nous devons garder profondément dans notre cœur. Si nous devons garder cette espérance dans notre cœur, nous pouvons aussi proclamer cette espérance par toute notre vie.
Quelque part, le prophète, comme saint Paul, et comme l’Évangile que nous venons d’entendre, nous invitent à nous laisser transformer par la présence du Verbe de Dieu, par la présence de cette bonne nouvelle qui crée de la joie. Pour dire plus simplement, au sortir de la messe, ne rabâchons pas ce qui ne va pas, en nous disant : « bah, il y a ceci qui ne va pas, oui, le Sauveur est arrivé, mais … » Et on commence la litanie de ce qui ne va pas.
Les lectures de ce jour nous invitent peut-être à nous dire : « Oui, certes, le monde ne va pas, certes il y a des difficultés, certes il y a des divisions. Mais, est-ce que je suis capable de percevoir la lumière qui procure à la fois de la joie et qui met notre cœur dans la paix ? » Demeurer dans l’amour du Christ, c’est demeurer dans sa paix. Et, soyons aussi des porteurs de cette bonne nouvelle : la joie de Dieu.
Si nos regards aujourd’hui, si nos cœurs aujourd’hui se tournent vers cette petite ville de Bethléem, où nous observons l’Enfant-Dieu, né dans une crèche, ce ne sont pas les grands du monde qui ont été appelés, mais, ce sont les petits, c’est-à-dire, ceux qui ont la capacité de laisser Dieu agir dans leur quotidien.
Saint Paul commence cette lettre à Tite : « La grâce de Dieu s’est manifestée pour tous les hommes. » C’est-à-dire, se décentrer de soi-même et se recentrer sur le Christ, se décentrer sur soi-même et se recentrer sur le Verbe de Dieu fait chair, se décentrer sur ces grandeurs qui sont en nous et qui nous empêchent de percevoir la petite lumière de l’espérance qui brille dans l’obscurité.
Noël nous apporte la paix de Dieu. Noël nous apporte la tendresse du Père. Noël nous dit que Dieu nous aime de toute éternité. Telle est peut-être, cette vérité fondamentale que nous oublions et que nous avons à nous rappeler tous les jours.
Je dirais que, lorsque nous nous levons le matin et que nous nous regardons dans une glace, nous devons nous dire ceci : « Dieu m’aime, au-delà de ce que je peux vivre de difficile, de compliqué, Dieu m’aime. » N’est-ce pas l’identité du chrétien de savoir qu’il est aimé de Dieu ? N’est-ce pas la vocation chrétienne qui nous appelle à la sainteté, de se savoir aimé de Dieu ?
Frères et sœurs, ne fêtons pas Noël comme un simple souvenir, un anniversaire de la naissance de Dieu parmi nous. Mais vivons Noël, c’est-à-dire, laissons Dieu travailler en nous, c’est-à-dire, laissons Dieu convertir notre cœur, afin que Noël ne soit pas simplement une histoire qui passe, une année qui passe, mais une réalité qui nous achemine vers notre sainteté.
AMEN