VENDREDI-SAINT (PASSION) 2024
29 mars 2024
- Frère Jean François CROIZÉ
Homélie :
Jésus en sa Passion et sa mort sur la croix, nous révèle la pleine manifestation de l’amour du Père. Toute sa vie, Jésus a fait la volonté du Père. Paradoxalement, sa mort sur la croix est une victoire. Sa dernière parole est le point final, non seulement de sa Passion, mais de toute sa vie : « Tout est accompli ».
En ce Vendredi Saint, Jésus est mort une fois pour toutes. Nous ne célébrons pas le Christ mort, nous faisons mémoire de son passage par la mort, sur le Golgotha. Et il règne pour toujours à la droite du Père. C’est donc bien à la lumière de sa Passion, de sa Mort et de sa Résurrection, que nous nous tenons au pied de la Croix, pour y contempler l’Agneau immolé, nous révélant l’infini de la miséricorde divine.
Jésus subit la Passion, mais il la subit dans un consentement actif qui ne laisse aux hommes que la part d’initiative qu’il veut bien leur concéder. Jésus affirme à Pilate « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais reçu d’en haut ». Alors, Pilate pose un geste fort, il fait asseoir Jésus sur l’estrade du lieu-dit « le Dallage ».
C’est précisément l’endroit réservé, non à l’accusé, mais au juge, d’où ce dernier prononçait solennellement ses sentences. Jésus bafoué, humilié, couvert de pourpre et de crachats, est intronisé, par Pilate lui-même, comme Juge universel, ayant reçu tout pouvoir sur l’humanité qu’il a récapitulée en lui, selon la volonté du Père.
« Voici l’homme – Voici votre Roi ». A la lumière de la Passion glorieuse, notre dignité royale de chrétiens apparaît à l’exemple du Christ qui « n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie pour la multitude » (Mt 20, 28). Telle est la royauté, dans laquelle le Christ nous a rétablis.
Ce ministère royal que nous confie Notre-Seigneur, est participation à son ministère unique de Grand Prêtre, Prophète et Roi de la nouvelle création. Du haut du trône de gloire, d’où il contemple les enfants de Dieu, son Père, encore dispersés, Jésus continue de murmurer « J’ai soif. » Et cette plainte douloureuse résonne à nos oreilles, à la fois comme un appel à la compassion et à la mission.
La méditation de la Passion est contemplation de la Beauté divine de l’amour qui se livre gratuitement, et qui, précisément parce qu’il ne demande rien en retour, devrait susciter un élan d’amour réciproque : « Me voici pour faire ta volonté, Seigneur. »
Que Marie, au pied de la Croix, à qui Jésus a confié chacun de nous, au moment de nous enfanter à la vie, dans le souffle de son Esprit, que Marie nous aide à prononcer notre fiat, celui de Jésus pour nous.